The Wolverine : Logan v. plein de yakuzas.


On ne le répétera jamais assez, mais les films de super-héros ont la côte ces dernières années, et Hugh Jackman a pour le coup été au bon endroit au bon moment. L’engouement pour les super-héros au cinéma aujourd’hui est intimement lié à une construction cinématographique qui commence à s’étaler dans le temps. Deux dates fondatrices sont à retenir : la sortie du premier X-Men en 2000, le film fondateur, celui qui lance l’énorme machine, et la sortie d’Iron Man en 2008, qui lance le Marvel Cinematic Universe, devenu la machine à blé/à succès que nous connaissons tous.

Wolverine et ses compères : presque vingt années passées à mettre des mandales

Au grand dam des fans, les personnages Marvel appartiennent à des producteurs différents, ce qui fait que nous sommes encore bien loin d’un crossover Wolverine/Hulk. Les droits des X-Men sont aujourd’hui détenus par la Fox, qui ne semble pas prête à les lâcher, car les mutants sont clairement leur poule aux œufs d’or, et la franchise en général est d’assez bonne qualité. Dès le début, les producteurs ont vu le potentiel de Wolverine : il est cynique, fort et badass, très bien interprété par Jackman. Il n’en fallait pas plus pour lui offrir de plus en plus de place dans les films, jusqu’à ce qu’il obtienne ses propres spin-off. The Wolverine sorti en 2013, est donc le deuxième film intégralement centré sur le personnage, qui fait des va et viens entre ses propres histoires, et la franchise originale. Le premier spin-off,X-Men Origins: Wolverine, se concentrait sur la jeunesse du personnage, et était un film plutôt voire très moyen. L’idée était cool et le début du film nous inspirait confiance, mais la seconde partie se révéla être craignos. La barre est relevée avec sa suite, qui est chronologiquement la suite directe de X-Men: The Last Stand, parce que Origins se passait dans le passé du coup, donc avant l’histoire relatée dans la franchise X-Men. Tu suis ?

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La timeline des X-Men est mindblowing

L’homme derrière les griffes

Ce coup-ci, on retrouve un Logan dévasté par les événements s’étant déroulé à la fin du troisième film, notamment le fait qu’il ait dû tuer Jean Grey de ses griffes (avoue c’est chaud, en plus il la kiffait). Isolé et solitaire, il se retrouve embrigadé dans une nouvelle aventure qui le conduira dans le pays le plus cool du monde : le Japon. Durant la Seconde Guerre mondiale, Logan a sauvé la vie d’un jeune lieutenant japonais qui, plus de 60 ans plus tard, vieillard mourant, demande à le voir. Il lui propose de lui échanger son immortalité contre la condition d’un simple être humain. Cela peut avoir du sens, car le mutant souffre aussi de sa condition, qui l’isole de fait des autres, et l’oblige à voir ses proches mourir. Le scénario est quand même un peu complexe : il se centre sur une histoire de conflits au sein d’une famille d’hommes d’affaires, et au final, on a du mal à comprendre qui veut quoi et qui est allié à qui. Il faut un léger temps de réflexion (oui, pour un film centré sur Wolverine) pour comprendre les motivations des différents personnages. Comme souvent dans les films Marvel, les antagonistes ne sont pas mémorables du tout (exception faites de Loki et Magneto), et on peut ne pas y adhérer. Il n’y ici pas vraiment de grands méchants à battre, et de toutes manières les ennemis ne font pas le poids contre Wolverine. Seule le robot Samouraï à la fin apporte du challenge, même si l’affaire se termine par un plot twist bidon.


L’histoire est basée sur un comics en quatre partie parut en 1982, le premier exclusivement centrée sur le personnage de Wolverine. Le comics, comme le film, est l’occasion d’explorer l’humain qui se cache derrière le mutant, car dans les deux scénarios, il se retrouve sans son pouvoir de guérison. Explorer cet aspect est à mon sens une bonne idée, car cette habilité est largement synonyme du personnage. Quel est le rapport de Logan quant à sa condition de mutant ? Dans quelle mesure ses capacités ont-elles façonné qui il est ? Ce sont ces questions qui sont posées dans le film. Hugh Jackman donne vraiment une dimension réelle et profonde à son alter égo, qui n’est en réalité pas juste une machine à tuer. L’homme est brisé, et c’est très bien retranscrit ici, notamment grâce à des flashbacks badant. Un aspect de sa personnalité, de son vécu, qui sera donc exploité (bien, on espère) dans sa totalité dans Logan. Après avoir passé plus d’une décennie à ne faire que les faire se combattre, il est intelligent de la part des producteurs d’appuyer plus profondément sur les aspects humains de leur personnage ! Ce qui commence à être aussi le cas de l’autre côté chez Marvel Studios, notamment avec le personnage de Tony Stark, et globalement dans les faits relatés dans Captain America: Civil War. Qui a influencé qui ? Tu le sais toi ?

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Toi-même tu sais

Konnichiwa Nihon !

Toutes ces intrigues prennent place dans un univers au poil. En effet, les environnements sont agréables à regarder et nous présentent différentes facettes du Japon : de la campagne luxuriante à divers quartiers de Tokyo. C’est une bonne chose que les créateurs aient réalisé les dialogues entre japonais en japonais, ce qui n’est pas toujours le cas de Hollywood qui apprécie de nous mettre de l’anglais à toutes les sauces. Une ambiance immergeant nous est donc véhiculée, ce qui permet de se plonger à fond dans l’histoire : de par l’utilisation adéquate de la langue, mais aussi à travers quelques éléments de légendes ou de coutumes qui nous sont livrés.
Évidemment, qui dit Japon et baston, dit ninjas et samouraïs ! Et avouez que les ninjas, c’est objectivement cool ! Les scènes de combats sont dans l’ensemble bien menées, même si les ninjas abusent des saltos et des acrobaties qui n’ont pas toujours une utilité autre que de faire joli à l’écran. Les bastons nous permettent d’admirer à quel point notre mutant est fort et impressionnant (et souvent torse nu vu qu’il est bien musclé), et il est conseillé de regarder la version longue, car elle est plus sanglante et mature à ce niveau-là.

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Dans vos faces les yakuzas!

En conséquence, nous avons là un film agréable à regarder, avec un Hugh Jackman au top de sa forme, une forte dimension psychologique, une cadre bien ficelé et des scènes de combat qui sont tout à fait honorables. Les seuls bémols restent une histoire un peu tirée par les cheveux et des méchants pas spécialement mémorables (pour preuve, j’ai pas du tout leurs noms en tête et pourtant je viens de revoir le film). Je ne comprends pas pourquoi il a été si mal noté sur les sites, alors qu’il est quand bien même bien meilleur que son prédécesseur (et se place même dans le haut du panier des films de la saga X-Men). Dans tous les cas, si vous avez prévu d’aller voir Logan, et j’espère que vous le ferez, n’hésitez pas à rematter ce film, voir tous les films estampillés Wolverine si vous êtes courageux !

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